7 Avril 2013
Tu savais que les montagnes bretonnes sont plus vieilles que les Vosges, les Pyrénées et les Alpes ?
Tu savais que le nom "Chouchen" vient de "souchañ" qui veut dire tomber en arrière ? Parce que si tu en bois trop, et du vrai, de l'artisanal, tu peux perdre l'équilibre à jamais.
Ca y est, je vois ce que tu penses. Tes yeux de cochon t'ont trahis. Non, tu as tort. Pour changer. Je ne vais pas énumérer des Fun Facts bretons. Je voulais juste partager mon savoir avec toi. Mais visiblement tu n'étais psychologiquement pas préparé à ce changement. Je voulais t'instruire tu vois. Mais tu m'en as coupé l'envie maintenant. Ce nez, que dis-je ce groin, juché sur cette affreuse bouche de cheval me donne la nausée. Retourne dans ta forêt. Non, reste avec moi. Quelqu'un doit m'écouter.
Plus je pars loin et longtemps, plus, quand je reviens par ici, je retrouve les têtes connues. Certains se rappellent de moi. Et d'autres pas du tout. Je leur dis bonjour, pour être polie et il me rétorque un joli, mais blessant "euh, t'es qui ?". Quand j'entends cette phrase, je me sens seule et abonnée. Le monde s'effondre autour de toi.
Tu as raison, j'exagère un peu. Mon ego s'effondre plutôt. Je me dis "Zut (restons polis), je dois me présenter à ce bien pauvre petit personnage alors que je l'ai vu en couche, bavant, à faire des pâté de sable, quand j'apprenais déjà à ... Quand j'apprenais déjà des trucs de grands." Le monde est mal fait ! Et puis finalement, on fait tous pareil. On sourit, on essaye de faire une petite blague et on se présente correctement.
Et là, il se passe un phénomène étrange. Un phénomène qui nous est à tous familier.
L'instant arrive où, après avoir demandé comment ça allait, tu n'as plus rien à dire. Tu ne peux pas lui raconter ta vie, il s'y intéresse comme à la couleur de sa première chaussette, et il ne te racontera probablement pas la sienne non plus. "Alors tu fais quoi maintenant ?" ou "Alors, qu'est-ce que tu deviens ?" ou sa variante "Alors, tu es où maintenant ?". La phrase typique de celui qui n'a rien à dire. Alors par politesse, on réponds quelque chose de concis et on s'en va "Bon, à plus tard".
D'autres par contre, me reconnaissent. Ils me déclarent leur flamme, se mettent à genou, pleurent toutes les larmes de leur corps en me revoyant enfin, me proposent en mariage, me présentent enfin à leurs parents et comme le m'allaeizh s'installe, je me dois de leur dire non, et de partir, leur laissant le cœur brisé.
Mais c'est vrai que ce dernier cas est beaucoup plus rare. Très, très rare.
Mais bon, oublions ce malheureux incident, allons de l'avant.
Non, pas toi. Toi tu resteras à l'ère primitive. Regarde bien, tu y es toujours d'ailleurs. Cette horrible peau d'animal que tu as toi-même dû chasser tiens, c'est bien que tu es un primitif, un arriéré ! Comment ça "c'est de ta faute, c'est de ta faute" ? Manquait plus que ça ! Je te laisse 1h de promenade toutes les semaines et tu as l'audace de te plaindre ?
Pour la peine, tu étudieras très fort pour moi. J'ai quelques examens à passer. Sans papier. Ni crayon. Ni feuille. Ni livre. A la bonne vieille méthode. Je ne sais pas, débrouille-toi.
PokPok,
P'allaeizh, mais alors pas du tout.