La Bretagne ça vous gagne

Mais .. Tu grelottes on dirait ! Tu as froid ? Ah bah, je t'avais dit de mettre un pull pendant le voyage. La soute d'un camion c'est pas ce qu'il y a de plus chaud. Tu sais où nous sommes, n'est-ce pas ? Allez un petit effort. Réfléchi. Un petit effort, j'te dis ! Allez, devine.

Regarde le titre. C'est clair, non ? Allez retourne dans ta niche, ta tête m'insupporte. Allez.

Après 3 mois à Bilbao, je suis de nouveau en Bretagne. J'ai retrouvé ma Breizhattitude comme on dit. Ou plutôt ma Breizh-mauvaises-habitudes ..

Fait étrange : quand tu n'es pas chez toi, ou un autre chez toi mais pas vraiment vraiment chez toi, tu te comportes bien. Les chaussettes sales dans le panier à linge, la lessive une fois que le panier est plein, la vaisselle de faite, l'aspirateur passé, la conscience écologique, ... Mais quand tu rentres chez toi, le vraiment chez toi, tu te comportes comme l'animal sauvage qui a toujours été enfoui en toi. Les cheveux sales, le "moins-d-effort-tu-fais-mieux-tu-te-sens" , le comportement si connu du "je-ferai-demain" ...

Alors je te préviens, j'ai changé. En 3 jours, je suis passée de "conscience écologique, propreté, saine-de-corps-et-d-esprit" way of life, à "ne gaspillons pas d'énergie, et surtout pas la nôtre : n'en n'utilisons pas". Je vois ma vie défiler devant moi. Alors je me dis "Gast (c'est un gros mot ..) P'allaeizh (c'est mon prénom, mais pas le vrai. Un genre de pseudonyme si tu préfère. Parce que la mairie n'aurait jamais accepté P'allaeizh comme prénom. Surtout au début des années 90. Déjà qu'ils avaient du mal a accepté Morwenna, ou autres prénoms propre à la tribu, à l'ethnie, aux autochtones .. Je m'égare.), il faut te ressaisir. Te reposer c'est bien, mais devenir un légume, c'est mal".

Pourquoi tu ris ? On ne rit pas avant la fin d'une histoire drôle, ce n'est pas poli. Arrête. Arrête, ton rire m'exaspère avec tes grognements de cochon.

Je m'active, me lave (je trouve important de le préciser ..) et commence par première activité du matin : laver les draps de lit. Je défais les lits, prends les draps et les mets à laver. Je me sens utile, je suis fière de moi. Ma mère arrive. Et là, le m'allaeizh. "Mais P'allaiezh, qu'est-ce que tu as fait, là ?" J'ai mis les draps à laver, Momon.

La phrase assassine.

"Je les ai lavés hier. Tu ne les as pas vus sécher ?"

Je me sens à cet instant comme un mollusque récemment né, qui essayerait de soulever une grosse pierre. Un genre de menhir. Ou un dolmen.

Aïe. J'ai mal.

Sur ce, cher ami (le sourire qui se dessine sur ton visage est de trop. "Cher ami" n'est qu'une formule. Ne commences pas à croire que nous avons ce genre de relations "amicales" [rires] 'Faut pas pousser mémé dans les orties non plus ..), je vais me recoucher. Il est 11h. Du matin.

PokPok,

P'allaeizh, mais alors pas du tout.